LES INSTITUTIONS POLITIQUES DE LA FRANCE
L’Etat-nation et son avenir
Disponible
PERMANENCE ET CHANGEMENT DANS LE SYSTEME DE PARTIS FRANCAIS
Cet ouvrage est la transcription d'un débat organisé par l'Association française de science politique en 1967 sur le
Je vous avoue que la solennité de ces débats m’émeut quelque peu. J’avais pensé que ce seraient plutôt les lecteurs de nos deux articles, celui de François Goguel et le mien, qui auraient la parole parce que je n’ai pas l’impression que je peux dire beaucoup de choses sans répéter ce que j’ai écrit.
S’il s’agissait d’une compétition sportive je devrais bénéficier d’un handicap sérieux car François Goguel part avec de nombreux avantages. Sa thèse est que la Constitution de 1958, amendée par la réforme opérée par le référendum d’octobre 1962, est parfaitement viable, qu’il n’y a pas besoin d’autres modifications constitutionnelles. Cette Constitution a servi au général de Gaulle dans des circonstances historiques mais elle peut demain servir à son successeur. Or cette thèse semble recueillir l’accord à la fois du général de Gaulle et du concurrent déclaré. Je pense que le général de Gaulle souscrirait à l’idée que cette Constitution de 1958 est bonne. Comme je l’ai écrit ailleurs, mettez-vous à sa place. Son adversaire, Gaston Defferre, dès ses premières démarches politiques, a émis lui aussi l’idée que telle qu’elle était la Constitution, au prix d’aménagements concernant la durée du mandat présidentiel, pouvait être conservée. En tout cas, ni l’un ni l’autre ne paraissent décidés à admettre que l’on doive porter atteinte à la notion de l’arbitrage, chacun l’interprétant d’ailleurs d’une manière différente, ni d’autre part aux armes dont le Président de la République, et, à travers lui, le gouvernement disposent pour assurer le concert entre l’exécutif et le législatif…